Marche

Une marche au soleil, des cailloux sous les pieds. Sensation de chaleur et de chemin à parcourir. Notre âme vagabonde.

Nick Mulvey :

"Souvent, quand le folk anglais prend de l’ampleur, il se pare de tics épiques, gonfle la voix comme un spinnaker de tempête – devient ultralyrique et ébouriffant, devient Mumford & Sons (qui sortent d’ailleurs cet ep sur leur propre label). A l’inverse, il peut aussi se réfugier dans le dénuement monacal, traîner sa misère et ses bobos dans le désert – et devient peine-à-jouir.

C’est précisément entre ces deux tentations, qu’il n’effleure pourtant jamais, que se joue le premier ep de Nick Mulvey, en vacances de Portico Quartet pour un folk aussi sophistiqué que retenu, d’obédience nord, voire sud-américaine (Elliott, Leonard, Sufjan… ces chic types, se croisent sur le somptueux House of Saint Give Me). Influence revendiquée d’Alt-J, l’Anglais abandonne les instruments bizarres et la complexité de son jazz futuriste pour une guitare sans échardes, mais pas sans piquant. “Que ce soit la musique ou la folie/Je me nourris de l’une ou de l’autre”, tonne-t-il. Sa croisière, ses muses."
Les Inrocks

"Ne vous fiez pas à ses airs de hipster chanteur de folk : Nick Mulvey est un cérébral. Du groupe Portico Quartet, où il a fait ses débuts en tant que joueur de "hang" (une percussion suisse), il a gardé une certaine exigence musicale et une texture jazz contemporaine. Il a plaqué le hang et le quartet pour retrouver une guitare acoustique et sa voix. C'était il y a quatre ans. "Ce projet solo était nécessaire. Dans Portico Quartet, je ne chantais pas, mais j'avais très envie de travailler avec les mots. Ce désir est devenu de plus en plus fort, donc, j'ai décidé de créer mon propre projet, seul", nous raconte-t-il, lors de l'un de ses nombreux passages à Paris.

Les mots de ce premier album solo, "First Mind", viennent de ses voyages à Cuba, en Afrique, au Brésil... La structure musicale, elle, est ouest-africaine. "Ce qui m'intéresse, c'est l'effet de répétition dans la musique ouest-africaine, que l'on retrouve aussi dans la musique contemporaine. J'aime leur qualité hypnotique. Comme la musique africaine, ma musique est toujours en mouvement."

Comme vous l'aurez probablement déduit en lisant ces lignes, Nick Mulvey est un maniaque du son. Sa technicité, il la tient de Cuba, où, à 18 ans, il est parti étudier la musique et l'art. "Il n'y a pas d'influence directe de la musique cubaine sur ma musique, mais Cuba a ouvert mon horizon et m'a sensibilisé à l'inattendu musical." À tel point que, de retour dans son Angleterre natale, il suit les cours d'ethnomusicologie à l'École des études orientales et africaines de Londres, où il a rencontré les autres membres de Portico Quartet. Aujourd'hui, depuis son appartement du nord de Londres, Nick Mulvey préfère jouer sur les textures musicales plus que sur la complexité des harmonies. Mais une petite mélodie d'ailleurs continue à ponctuer sa folk."
Le Point.