Aquilo
Se laisser bercer par un son limpide en pleine après-midi avec les rayons du soleil qui effleurent notre peau. Les paupières closent la lumière bleuté à travers.
"AQUILO
"You there"
La grâce, c’est un cadeau de Dieu, qu’on ne mérite pas forcément. Vous n’avez rien fait de spécial pour l’avoir, et elle vous tombe du ciel, c’est tout. Bingo.
La grâce, c’est quand Dieu (ou la nature ou les gênes ou une disposition anatomique particulière du larynx) vous donne une voix d’ange.
La voix d’ange, c’est une voix de soprano chantée par un garçon avant que la mue ne l’affecte.
Très employée dans les chorales de musique sacrée de Pergolèse, Vivaldi, Haendel ou Bach.
Puis quand, hélas, la première dégradation physique que l’on nomme puberté affecte l’épiderme et les cordes vocales du jeune garçon, il est des techniques (moins brutales que la castration) pour conserver cette voix enfantine désormais produite par une cage thoracique d’adulte dont le volume rivalise avec une petite trompette.
"Part of your life"
La voix étant donnée, encore faut-il être à la hauteur du don.
Tom Higham et Ben Fletcher, 20 ans, fondateurs du groupe Aquilo, sont originaires de Silverdale dans le Lake District, un parc national qui abrite de nombreux lacs glaciaires qui ont donné naissance à la fin du XVIIIème siècle à une confrérie de poètes, les lakistes : le lac Lake District fut leur principale source d’inspiration.
Les plus connus, Coolidge et Wordsworth, écrivirent les Ballades Lyriques, manifeste d’amour à la nature qui avait pour ambition de rendre sensible le monde des esprits.
Un territoire produit une musique. Assurément, nos héros d’Aquilo ont entendu les voix du lac, les mêmes qui inspirèrent leurs aînés, deux cent ans plus tôt, jusqu’à en choisir le nom de leur groupe, Aquilo, du latin aqua, l’eau.
"It all comes down to this"
Le genre devient très couru, on appelle ça la Dream pop, rnb de l’éther, électronique de la lenteur, cette musique des sphères fait couler le lait et le miel dans nos oreilles et transforme soudain les collègues de l’open space en tableaux vivants animés par la grâce augustinienne.
Dernier détail important, cette musique guérit des chagrins d’amour…"
France inter