Maps to the stars désigne la carte donnée aux touristes afin de faire le tour des maisons des acteurs et réalisateurs d'Hollywood. C'est dans ce décor que se pose Cronenberg pour son dernier film.
Cronenberg et son univers glaçant près à exploser nous livrent de délicieux portraits d'individus plus névrosés les uns que les autres.

Synopsis :
Maps to the Stars raconte l'histoire de la famille Weiss, dynastie hollywoodienne typique. Le père (John Cusack) est un ancien entraîneur faisant fortune avec ses livres d'autogestion. La mère (Olivia Williams) cherche à faire de son enfant de 13 ans une star, venant d'ailleurs de finir une cure de désintoxication débutée à l'âge de 9 ans. Sa soeur Agatha (Mia Wasikowska) vient d'être libérée d'une peine pour pyromanie. Elle s'est liée d'amitié avec Jérome (Robert Pattinson), chauffeur de taxi rêvant de devenir un acteur célèbre. Quant à Havana (Julianne Moore), l'une des clientes du père de la famille, elle est une ancienne comédienne qui cherche à faire son come back.

Cette dernière a reçu le prix d'interprétation à Cannes pour ce rôle (bon... Parce que le jury ne pouvait pas le donner à l'actrice qui joue dans le film qui a reçu la Palme).

Le film est un gâteau que l'on savoure et qui explose en bouche. On sait que ça va péter mais on ne sait ni quand ni comment.

Les scènes au début se succèdent avec un rythme saccadé. Les transitions sont brutes. Cronenberg ne fait jamais deux mêmes prises, et monte un film en quelques jours. Ce rythme se retrouvent lors du visionage.
Plusieurs scènes se dégagent des autres notamment celles avec le jeune fils et ses managers autours d'une table. La caméra passe d'un personnages à l'autre et se place en fonction de qui à la parole. Une légère impression de tournis. Les effets de l'alcool bu par l'ado à ce moment ?

Il y a aussi la scène de dialogue entre la comédienne et son assistante : la disparition du glamour d'une star avec ses problèmes gastriques.

Et toutes les scènes de dialogues entre les ados sont un plaisir. Leurs neurones sont broyés par les paillettes.

Cronenberg nous offre des dialogues cinglants comme avec ses précédents films (je pense à Cosmopolis), et un univers admiré par les gens communs passé à la moulinette des médicaments et de la folie.
Une folie à savourer. C'est bien la seule...

Pour finir : Liberté de Paul Eluard Liberté Sur mes cahiers d’écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable de neige J’écris ton nom Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J’écris ton nom Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J’écris ton nom Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l’écho de mon enfance J’écris ton nom Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journées Sur les saisons fiancées J’écris ton nom Sur tous mes chiffons d’azur Sur l’étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J’écris ton nom Sur les champs sur l’horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J’écris ton nom Sur chaque bouffée d’aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J’écris ton nom Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l’orage Sur la pluie épaisse et fade J’écris ton nom Sur les formes scintillantes Sur les cloches des couleurs Sur la vérité physique J’écris ton nom Sur les sentiers éveillés Sur les routes déployées Sur les places qui débordent J’écris ton nom Sur la lampe qui s’allume Sur la lampe qui s’éteint Sur mes raisons réunies J’écris ton nom Sur le fruit coupé en deux Du miroir et de ma chambre Sur mon lit coquille vide J’écris ton nom Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressées Sur sa patte maladroite J’écris ton nom Sur le tremplin de ma porte Sur les objets familiers Sur le flot du feu béni J’écris ton nom Sur toute chair accordée Sur le front de mes amis Sur chaque main qui se tend J’écris ton nom Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attentives Bien au-dessus du silence J’écris ton nom Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J’écris ton nom Sur l’absence sans désir Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J’écris ton nom Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l’espoir sans souvenir J’écris ton nom Et par le pouvoir d’un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer Liberté Paul Eluard, Poésies et vérités, 1942

Maps to the Stars

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