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Ca-mille et une vie
16 juin 2014

Notion de Bonheur

Plusieurs sujets sur le Bonheur cette année au Bac de philosophie :

Pourquoi chercher à se connaître soi-même ?

Doit- on tout faire pour être heureux ?

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Vivons-nous pour être heureux ?
Une analyse :

Il n'y a pas qu’une seule manière de comprendre ce sujet, et le correcteur de L'Etudiant a donc pas cherché à le réduire mais au contraire à ouvrir des « portes » :

Le but de la vie humaine est-il le bonheur ? « Tous les hommes recherchent d’être heureux » écrit Pascal. C’est en apparence une évidence. Mais la formulation du sujet nous invite à une réflexion critique. « Vivre pour » suggère que toutes nos actions seraient des moyens dirigés dans la perspective d’une fin unique, le bonheur. Cela supposerait que l’on est en mesure de définir cette fin avec précision puisque c’est cette définition qui permettrait de déterminer quels moyens mettre en œuvre.

Or un premier problème se pose ici : Peut-on définir le bonheur ?

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Le bonheur est subjectif, empirique, c’est un « idéal de l’imagination et non de la raison » selon Kant. Comment dès lors agir en fonction d’un objectif qui sans cesse nous échappe, qui n’est peut-être qu’une illusion ?

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« Vivre pour » signifie aussi que toute notre existence serait guidée par l’espoir du bonheur, bien suprême, fin en soi. Mais cette aspiration ne risque-t-elle pas de nous faire passer « à côté » de notre vie ? Pascal écrit que les hommes ne vivent pas mais « espèrent de vivre », ce faisant ils « errent dans des temps » qui ne sont pas les leurs, hésitant entre nostalgie et espoir, oubliant le seul temps qui est le leur, le présent.

« Vivre pour » être heureux serait-ce se condamner à ne l’être jamais ?

Etre-ou-avoir

 

Une fois de plus cela renvoie à la conception du bonheur : celui-ci est-il une conséquence de mes actions, leur récompense ou bien est-il dans l’action elle-même, dans la mise en œuvre des moyens ? (cf Aristote)

« Vivre pour » pose la question du but de la vie mais la formulation parait restrictive, exclusive :

Certes les hommes aspirent au bonheur mais celui-ci n’est-il pas égoïste ?
Vivre pour être heureux, ne serait-ce pas alors se concentrer sur soi-même (« chacun pour soi »), se désintéresser du sort d’autrui ?
Ceci fait penser à la critique de la démocratie américaine de Tocqueville : Les hommes « tournent sans repos sur eux-mêmes, pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs … comme étrangers à la destinée de tous les autres ». Il y aurait là une approche politique de cette question ainsi formulée. Puis-je réellement être heureux en faisant abstraction du sort des autres ? (dimension morale du sujet, penser à Kant)

 

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« Vivre pour » quelque chose renvoie aussi au « sens », ce qui donne un sens à notre vie. A quoi bon vivre si on n’a nul espoir de bonheur ? Le problème ici est celui du pouvoir que nous avons sur le bonheur : Dépend-il d’événements extérieurs (la chance, la « fortune ») ? En ce cas, je vis « pour » quelque chose que je ne connais pas, qui et imprévisible, que je ne saurais peut-être même pas reconnaître si je le possédais (cf Schopenhauer).
Ou bien dépend-il de nous-mêmes ? d’une disposition psychologique (ce que Schopenhauer nomme « la bonne humeur ») ? ou d’un effort moral ? (cf le stoïcisme, se libérer de ce qui ne dépend pas de nous, seules nos opinions dépendent de nous). Le sujet peut nous inviter alors à réfléchir sur la relation bonheur-liberté.

En conclusion à ces remarques, une formule de Freud, « Il y a beaucoup moins de difficultés à faire l’expérience du malheur ». Les hommes aspirent-ils à l’inaccessible, se condamnant eux-mêmes au malheur, au manque ?

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Ou doivent-ils régler leurs aspirations sur le possible et ainsi non pas vivre « pour » être heureux, mais « vivre », « agir » le mieux possible (cf la vertu, Aristote) et peut-être grâce à cela être heureux. (cf aussi Kant, bien sûr sur le lien bonheur-morale, l’homme qui agit selon son devoir « mérite » d’être heureux mais n’a pas la garantie de l’être.

 

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