Clap de fin

Suivant beaucoup de séries depuis quelques années, je suis surprise du nombre qui ont pris fin cette année. Certaines s’arrêtent avec regret et d’autres avaient bel et bien fait le tour de leurs intrigues. 

Juin 2012 a vu son lot de séries tout juste démarrées en septembre 2011 qui se sont terminées faute de public conquis. Alcatraz par exemple. Cette série avait pour thématique le retour de prisonniers du célèbre roc jadis disparus. Elle était produite par JJ ABRAMS le fameux créateur de LOST. Plusieurs séries ont été lancées cette année-là et une a fait de bonne audience : Person of Interest. Alcatraz n’a pas fonctionné faute d’alchimie entre les acteurs, de vrais rebondissements, et il y avait trop de flash back.

Terra Nova n’a pas fait longs feux non plus avec son pilot le plus cher de l’histoire des séries. Les épisodes suivants ont manqué de souffle. La famille made in USA débarquée dans la préhistoire au milieu des dinosaures pour sauver le futur n’a pas convaincue. Les effets visuels étaient très bons, l’idée de base aussi, mais le développement était creux.

Dans le genre séries de SF qui n’ont pas duré alors que le synopsis était intéressant : The Event et Flash Forward (série sortie en 2009/2010). La première partait d’un crash d’avion pour bifurquer sur une invasion extra-terrestre, la seconde d’un black-out total de l’humanité pendant 2 minutes 17 secondes durant lesquelles chacun voyait son avenir, vers une interaction d’une multitude de personnages pour changer le futur. Les deux évoquaient l’idée du grand complot.

Une série à laquelle j’avais pourtant accrochée a aussi été vite expédiée : Panam. Elle mettait en scène une bande d’hôtesses de l’air dans les années 1960, toutes plus mignonnes et stéréotypées les unes que les autres. L’intrigue était très classique avec ses histoires romantiques. Une scène de baiser lesbiens (on est quand même dans les années 60 aux Etats-Unis) attire l’attention dans les derniers épisodes sûrement pour créer un buzz et un regain d’intérêt auprès des téléspectateurs. Cela n’est pas suffisant, seulement 14 épisodes, et c’est le clap de fin.

La série Ringer devait relancer la carrière de Sarah Michelle Gellar (Buffy dans la série éponyme). Bridget toxicomane devient témoin clef dans une histoire de meurtre, elle prend la fuite, trouve refuge auprès de sa sœur jumelle qui se suicide (pour raison inconnue). Elle prend alors sa place dans l’Upper East side New yorkais. La formule ne prend pas, la série est arrêtée. C’est justifié.

Mai 2012 en France, 2011 aux USA, sont les années au cours desquelles se terminent deux grandes séries : House et Desperate Housewives.

Qu’il était bon de se promenait dans Wisteria Lane. Susan, Gaby, Bree, et Lynette nous ont fait vivre des aventures à la fois drôles, mystérieuses et dramatiques. Les personnages secondaires étaient aussi très haut en couleurs : Tom et ses rêves de grand enfant, Mike et sa fin inattendue autant que triste, Edie Britt jamais détrônée par Renée, Parker et tous les autres. Notons que le générique était innovant et plein d’humour. Desperate Housewives fait partie du « grand cru » de la saison télévisuelle 2004/2005 aux côtés de Lost : Les Disparus, Grey's Anatomy et Dr House, qui, selon les critiques, a marqué le renouveau des fictions télévisées américaines. Avec 180 épisodes, Desperate Housewives est la plus longue série dramatique mettant en scène des femmes dans les rôles principaux, battant la série Charmed. Elle a été multi récompensée. Je pense qu’elle aurait pu encore durer longtemps tant le sujet est inépuisable. Mais les actrices ont dû vouloir passer à autre chose. Je souligne un bémol sur le personnage de Susan qui en 8 saisons se retrouve toujours seule et désespérée. Les autres s’en sortent accomplies et amoureuses. Pourquoi ne pas lui donner une fin heureuse ?

Quant à Docteur House, comment ne pas apprécier ou seulement être curieux de ce médecin cynique et sans morale. Beaucoup de téléspectateurs sont énervés par son comportement (ce qui se comprend tout à fait), mais la médecine façon enquête policière ça change. Entouré d’une équipe de médecins talentueux, émouvants, drôles souvent à leurs dépens, House cherche, teste (traitement et les hommes), trouve toujours même si c’est trop tard. Là aussi les personnages secondaires sont bons : Chase, Taud, numéro 13. J’accorde une attention particulière à Robert Sean Leonard qui incarne le docteur Wilson. Cet acteur que j’ai connu avec « Le Cercle des Poètes Disparus » m’a faite rire et beaucoup pleuré. La musique de cette série est top (voir article sur Bon Iver), les références très nombreuses. Hugh Laurie qui jouait le fameux médecin antipathique doit encore avoir beaucoup de mal à se débarrasser de son personnage tant il l’incarnait à la perfection. Le final est juste, rien que son titre qui renvoie au titre du premier épisode boucle la boucle. L’amitié triomphe. Je mets un bémol (encore) sur l’absence de Cuddy : elles reviennent toutes, sauf elle ! Certes l’actrice a été mise dehors pour des raisons de budget mais là, il y a faute.

Ces deux dernières séries créent un vide dans la programmation des grandes chaines (et je ne parle pas de celles françaises), surtout pour ceux qui bossent leur anglais. Desperate était La série de référence.

Cette année, c’est à deux séries d’ados que nous avons dû aussi dit au revoir. : 90 210, Nouvelle Génération et Gossip Girl. 90210 n’avait rien de terrible, certains personnages étaient attachants comme Silver, Le beau Liam, Annie ou Ivy, et même parfois Naomie. Les producteurs au cours de l’année ont brutalement décidé de l’arrêter. Les scénaristes ont alors dû boucler l’histoire. Et c’est du vite fait mal fait. La course moto vs avion pour finir, et un cancer confirmé clôturent 5 saisons de façon minable. C’est dommage. J’adorais le générique avec les chiffres mimés ou sur une vitrine...

Quant à Gossip Girl, la série se termine après avoir tourné en rond depuis plusieurs saisons. Les scénaristes rallongeaient la sauce alors que l’on savait tous que Blair et Chuck finiraient ensemble. La révélation de Gossip Girl c’est Blake Lively ! Elle brille et son personnage est même une caricature de l’actrice. J’avais lu les livres avant de découvrir la série. On retrouve l’atmosphère  mais les histoires changent tout comme les personnages. Je trouve dommage que Cecily von Ziegesar a par la suite réécrit un tome du livre qui colle avec les histoires de la série. Gossip Girl a été un phénomène qui s’est terminé sans pincement au coeur.

Les regrets vont à Fringe qui à mon gout était une grande série de science-fiction avec un univers bien particulier. Le synopsis est le suivant : Olivia Dunham est un agent spécial du FBI. Avec le professeur Walter Bishop, un savant fou qui souffre de problèmes psychologiques ayant conduit à son internement pendant 17 ans et son fils surdoué Peter Bishop, ils travaillent pour une branche fictive de l'agence, la section « Fringe », qui a pour vocation d'enquêter sur des événements mystérieux touchant à certains aspects des sciences comme la téléportation, la pyrokynésie, des maladies… John Noble qui joue Walter (et que l’on a pu voir dans « Le Seigneur des Anneaux ») est très fort. Autour du lui, Joshua Jackson et Anna Torv offrent une belle dynamique. Il y a tant à dire sur l’univers Fringe, tout est calculé, tout a une signification. Les histoires s’imbriquent les unes dans les autres (pouvant parfois nous perdre).

Les énigmes contiennent notre attention. Le générique change selon dans quelle univers nous évoluerons pendant l’épisode. Le mystère ultime est celui formé par les différentes images énigmatiques bleutées et translucides qui apparaissent entre les scènes. Leur point commun est d'être accompagnées d'un point jaune et d'avoir un détail anormal :

une moitié de pomme avec des fœtus humains à la place des pépins,

une grenouille dont les taches dans le dos forment la lettre grecque Phi,

une main à 6 doigts,

une marguerite avec une aile d'insecte à la place d'un pétale,

une feuille avec des nervures formant la lettre grecque Delta,

un papillon aux rayons X avec des phalanges osseuses dans les ailes,

un hippocampe avec la construction géométrique d'une spirale d'or,

une fumée représentant un visage criant, de profil,

une corne gravé des premières décimales du nombre d'or.

Et chacune de ses images mises en corrélation avec le point lumineux forment des lettres puis des mots.

Le monde de Fringe est complexe. Vous pouvez y entrer en cliquant ici et là.

Private Practice a eu une demie fin. Ce spin-off de Grey’s Anatomy avec le départ du personnage d’Addison Montgomery sous le soleil de L.A., se termine quand la série originale continue. Il a été agréable de suivre l’équipe d’Ocean Side Wellness Center, mais cette série médicale n’a pas fait adhérer assez de public alors qu’elle a traité de lourds sujets comme l’adoption, le viol, le deuil. Peut-être y a-t-il eu des anecdotes manquant de crédibilité.

Des séries se terminent mais il en restera toujours à découvrir et suivre !

Site très interessant pour les photos et les infos des séries : lien .